21/01/2011

' Bright star '

Grâce au festival Télérama 2011, j'ai pu déguster hier "Bright star" de Jane Campion, manqué il y a un an : un cocktail de pur romantisme, délicat et délicieux, d'images poétiques, sensuelles, dramatiques. Le film évoque les derniers mois de John Keats (1795-1821), poète anglais, en proie à une passion amoureuse dévorante pour Fanny Brawne, mais aussi à la tuberculose : c'est à celle-ci qu'il succombera, fort jeune.
L'esthétique des images, le soin porté au détail, la qualité des jeunes acteurs (l'Australienne Abbie Cornish et son visage buté, le Britannique Ben Whishaw, beau brun ténébreux), donnent aux premières scènes une intensité rare. Puis dans l’atmosphère raffinée du 19e siècle anglais, évoluant parmi les bois vert tendre et les champs de fleurs de la campagne de Hampstead - iris blancs, jonquilles, jacinthes bleues… - les personnages nous mènent du marivaudage aux affres de la séparation, sur fond de rimes devenues légendaires. Un moment de grâce.

> Dégustez la Bande-annonce du film.

Bright star, would I were stedfast as thou art -
Not in lone splendor hung aloft the night,
And watching, with eternal lids apart,
Like nature's patient, sleepless eremite,
The moving waters at their priestlike task
Of pure ablution round earth's human shores,
Or gazing on the new soft-fallen mask
Of snow upon the mountains and the moors ;
No - yet still stedfast, still unchangeable,
Pillow'd upon my fair love's ripening breast,
To feel for ever its soft swell and fall,
Awake for ever in a sweet unrest,
Still, still to hear her tender-taken breath,
And so live ever - or else swoon to death.

[ Life, Letters and Literary Remains - 1819 ]


Brillante étoile ! Que ne suis-je comme toi immuable -
Non seul dans la splendeur tout en haut de la nuit,
Observant, paupières éternelles ouvertes,
Comme de Nature le patient ermite sans sommeil,
Les eaux mouvantes dans leur tâche rituelle
Purifier les rivages de l’homme sur terre,
Ou fixant le nouveau léger masque jeté
De la neige sur les montagnes et les landes -
Non - mais toujours immuable, toujours inchangé,
Reposant sur le beau sein mûri de mon amour,
Sentir toujours son lent soulèvement,
Toujours en éveil dans un trouble doux,
Encore son souffle entendre, tendrement repris,
Et vivre ainsi toujours- ou défaillir dans la mort.

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