''Danser sa vie''

"Je n'ai fait que danser ma vie" : ces mots de la danseuse Isadora Duncan, pionnière de la danse moderne, ont donné son titre à l'exposition ''Danser sa vie'' (clic) présentée au Centre Pompidou jusqu'au 2 avril.

Les liens entre arts visuels et danse y sont déclinés à travers plus de 450 œuvres - peintures, sculptures, photographies, vidéos - parmi lesquelles des chefs-d'œuvre signés Matisse, Nijinski, Rodin, Jackson Pollock ou Merce Cunningham. Les différentes thématiques permettent de comprendre la réciprocité des échanges entre les arts plastiques et le geste chorégraphique des années 1900 à aujourd'hui.

Le premier volet, "la danse comme expression de soi", s'intéresse aux relations entre la danse libre et l'expressionisme : avec Isadora Duncan, qui dégage cet art du ballet classique, Vaslav Nijinski faisant souffler un vent de sensualité sur l’art chorégraphique avec son Après-midi d’un faune, Pina Bausch et l’expressionnisme allemand.

La seconde partie, "danse et abstraction" porte sur la manière dont les cubistes, les futuristes, le Bauhaus et les avant-gardes russes s'emparent de la danse : Danse serpentine de Loïe Fuller, tableaux de Picasso, Kandinsky, Picabia, Kupka, sculptures cybernétiques de Schöffer ou chorégraphies géométriques d’Alwin Nikolaïs. 

Enfin, "danse et performance" évoque les liens de la danse avec l'art de la performance depuis les premières actions dadaïstes du Cabaret Voltaire jusqu'à l'invention des tasks par la danseuse Anna Halprin, en passant par les happenings d'Allan Kaprow et les recherches du Black Mountain College de Caroline du Nord.

Un tour de piste assez foisonnant, déconcertant parfois, qui glorifie et démythifie aussi cet art éphémère qu'est la danse, en le rendant plus proche du tangible.

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"Ils veulent que je danse des choses gaies.

Je n'aime pas la gaieté. J'aime la vie."

[Nijinski]