18/02/2013

Plaisir des mots

[voir aussi  (clics) : février, mai, sept.2009, juillet 2010, nov.2011, mars 2012]

Voici longtemps que je n'avais dégusté ce plaisir : au coeur de l'hiver, dans la douceur des alcôves, savourer des images et des mots d'ailleurs, imaginer les couleurs et rêver d'autres temps…

Proche du figuier ou de l'érable, le sycomore pousse parait-il dans la péninsule Arabique et dans certaines régions de Madagascar… Je n'en ai jamais vu : mais ce nom ouvre devant mes yeux une forêt bleu sombre, un peu mystérieuse, aux senteurs proches de l'eucalyptus. Sous les futaies, je décèle des branchages torturés par les siècles, et des parterres feutrés. Entre les troncs noueux qui se penchent amicalement vers le promeneur, j'hésite dans l'ombre : puis devant moi, une allée s'ouvre qui mène vers un jour encore incertain…

Je ne suis pas superstitieuse. Simplement, j'aime la richesse des croyances que porte en lui le talisman. Amulette sculptée, pierre précieuse enserrée d'herbes, médaille gravée, c'est comme si l'on concentrait tous ses espoirs dans ce minuscule objet qui doit accompagner partout son possesseur. Le terme est chargé d'Orient ; il renvoie aux mages, aux incantations dans les déserts, aux influences du zodiaque… De la main de Fatima au gui pour l'An neuf, nous avons besoin d'y croire.
 
Bayadère ! Dans mon esprit, une véritable explosion de couleurs et de mouvement…[de fait, le mot est dérivé du portugais "balhar" qui signifie danser. La bayadère est une danseuse sacrée dédiée aux temples hindous ; par extension, l'on désigne ainsi le tissu aux rayures chatoyantes de son costume.]
Je suis au spectacle : les voiles et les rubans
multicolores s'envolent autour de la danseuse qui ondule et virevolte, ses bracelets scintillent, les sequins s'agitent et tintent, dans l'orchestre les cuivres frémissent, tout tourne et m'emporte ! Magie des mots.

1 commentaire:

  1. Anonyme20/2/13

    Dans la bible (Luc 19/1-10) le sycomore sur lequel était grimpé Zachée, était un figuier.
    En France, les sycomores, qu'on trouve un peu partout mais surtout dans le quart nord-est de la France appartiennent au genre des érables (érable-sycomore) également appelés faux-platanes.
    Ce sont des arbres au tronc droit, à la ramure élancée et harmonieuse, développée en casque vers des hauteurs qui peuvent atteindre plus de 20 mètres. Les branches sont suffisamment larges pour y grimper, y stationner, y rêver commodément. Ces arbres ont été pour moi une source inépuisable de petits bonheurs secrets.
    Terre et pierre

    RépondreSupprimer