Je me souviens… L'été, au cœur du mois d'août, on partait le soir pour aller admirer les étoiles filantes.
Tard après dîner, car il faut que la nuit soit déjà bleue, nous enfilions de vieilles pélerines : pas tant pour nous protéger de la fraîcheur qu'en prévision de la mise en place.
Dans l'obscurité, accompagnés par la chanson des crapauds - "bu… bu… bu…" - on aurait dit une procession de moines un peu clandestins.
Les vers luisants traçaient notre route vers le Mont de Lucey. A mi chemin, nous avisions l'un des grands prés et c'est là, dans la pente, que nous installions les pélerines pour
nous y allonger. L'air sentait bon l'herbe chaude du soleil d'été… En se
taisant, on pouvait capter les signes de vie nocturne des insectes et autres
petits rongeurs des champs.
Les yeux dans le magnifique ciel du plein août, il ne fallait pas longtemps pour apercevoir la trajectoire dorée des premières étoiles filantes. Oh !... Ah !... Regarde !... Comme au feu
d'artifice, nous admirions un moment le spectacle et formulions des vœux très
secrets. Puis l'on revenait ensuite par la vieille route, sans plus voir grand-chose,
laissant le sommeil nous envahir doucement. Bien sûr, on s'endormirait les yeux
pleins d'étoiles...
nuit d’été étoilée
que m’importentles affaires des hommes |
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