Résumé : "L'idée de Samuel
était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux
heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en
faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre
cour détruite et jardin saccagé.
Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a
demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi,
le petit théâtreux de patronage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth
le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre
brutalement la sienne ..."
Sorj Chalandon
… D'une étonnante actualité, bien
que nous renvoyant dans les années 70-80, le projet artistique raconté ici est
une tentative de paix.
L'élégante écriture de Sorj Chalandon, elliptique et précise
à la fois, nous mène patiemment à la découverte de chaque protagoniste, sur
fond d'amitié, de fraternité, d'idéalisme, avant de nous embarquer au cœur du
conflit complexe où se déchirent druzes, chiites, sunnites, chrétiens et
palestiniens.
Si l'art est vecteur de partage, d'humanité et de sublimation,
que peuvent cependant quelques bonnes volontés face au maëlstrom ravageur des combats …?
Un roman de feu et de sang, éprouvant comme un reportage, bouleversant. J'ai pleuré. Et je vais relire
Antigone.
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