15/03/2009

Les Chiens et les Loups

Achevé récemment "Les Chiens et les Loups", dans la délicieuse écriture d'Irène Némirovsky : fine, précise et si juste dans les descriptions physiques, tout comme dans celles des caractères.
Nous marchons dans cette petite ville d'Ukraine, avec Ada enfant aux basques de son père. Nous vivons son adolescence, à l'ombre de sa cousine Lilla. Avec elles deux nous quittons tout pour aller chercher à Paris, au début du siècle dernier, une réussite idéale... et nous verrons s'y affronter les tempéraments si différents de Ben et Harry. Découverte il y a quelques années dans sa magnifique "Suite Française", dans "Le Bal", "Le Vin de solitude", "Chaleur du sang", Irène Némirovsky continue de susciter mon admiration pour son acuité d'analyse.

"La ville ukrainienne, berceau de la famille Sinner, était, aux yeux des Juifs qui l'habitaient, formée de trois régions distinctes, comme on voit sur les tableaux anciens : les réprouvés en bas, pris entre les ténèbres et les flammes de l'enfer; les mortels au centre de la toile, éclairés par une lumière tranquille et pâle ; et, en haut, le séjour des élus."

"Malheureusement, elle avait le défaut commun aux femmes : elle s'enivrait de sa victoire. Avec elle les scènes ne cessaient jamais et, douée d'une mémoire implacable, elle n'abandonnait pas les griefs anciens pour les nouveaux, ce qui lui faisait reprendre et enrichir inlassablement les mêmes thèmes, en variant toutefois les termes avec une véritable conscience artistique. Ainsi une guêpe bourdonne longuement autour de vous, après avoir enfoncé son dard dans vos chairs..."

"Elle compta sur ses doigts, comme un enfant dénombre ses richesses : "La peinture, le petit, le courage : avec cela on peut vivre. On peut très bien vivre."

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