Je me souviens... Grâce à je ne sais quel atavisme, mais aussi à une maîtresse d'école géniale, j'ai su lire tôt. Pas pour me vanter, mais après la maternelle - qu'on appelait alors le "jardin d'enfants", joli concept… - j'ai même sauté le CP pour entrer directement en cours élémentaire. Je garde en mémoire le sentiment puissant d'indépendance et de plaisir lié à cette faculté de pouvoir un jour lire toute seule ; les heures passées dans ma chambre, plongée dans des romans de toutes sortes ; l'impact de ces lectures sur mes jeux d'enfant et l'imaginaire mis à l'oeuvre.
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Rentrant de pension le samedi, je courais à la bibliothèque pour fouiller les rayonnages, feuilleter les nouveautés, reprendre du carburant : action, rêve, défis, évasion, mes 10-13 ans ont été emportés par ces héros et leurs aventures. A la découverte des univers et des auteurs, j'ai inscrit dans mes petits bonheurs celui de savourer un mot nouveau, d'en chercher le sens, de relire une phrase pour en écouter la musique… Comment comprendre que certains jeunes aujourd'hui, semblent si insensibles à ce régal ?
C'est tout simple : ils n'ont vraisemblablement pas eu la chance que quelqu'un leur en donne et l'envie et le goût.
RépondreSupprimerLes enfants n'inventent rien par eux-même, à part leurs jeux.
Ils ont besoin, à leur côtés, de parents, ou tout au moins d'adultes, vigilants, stimulants, encourageants, des éducateurs en somme mais des éducateurs aimants pour éveiller et les aider à développer les possibilités, les goûts, les dons qu'ils ont en eux...La maïeutique est cet art difficile de faire advenir chez le petit d'homme les possibilités d'épanouissement du futur adulte...Vous avez dû avoir des parents éducatifs, avec à votre disposition une bibliothèque fournie : c'est au moins deux chances dans votre vie !