17/04/2010

Grève des trains

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Aujourd'hui, j'aurais dû être en Bourgogne, chez mon vieux père. A le chouchouter et le distraire un peu, lui, ses 85 ans, sa solitude et ses yeux qui n'y voient plus. Comme chaque mois, je serais partie tôt de Paris, j'aurais somnolé dans le train et nous aurions passé la journée tranquillement ensemble, à son rythme. Pour le déjeuner j'aurais apporté des petits plats qu'il aime bien. L'après-midi nous aurions écrit des lettres (enfin, j'aurais écrit sous sa dictée), puis feuilleté de vieux papiers d'histoire dont il raffole et qu'il ne peut plus déguster à sa guise. Un peu de ménage et de rangements,... et je serais rentrée par le train du soir.

Mais le gréviste Sncf en a décidé autrement ; je dis "le" gréviste, car en réalité 96% des personnels sont au travail ; mais les 4% restants suffisent à emmerder méchamment le monde… [Ceci sur fond d'éruption persistante du volcan islandais de l'Eyjafjallajokull, dont les cendres bloquent par ailleurs les circuits aériens dans la plus grande partie de l'Europe du nord et du centre.] Encore heureux : j'avais acheté mes billets par internet, et j'ai donc été prévenue hier soir du fait que "compte tenu des perturbations" qui se prolongent sur la ligne TGV Sud-est, j'aurais "intérêt à différer mon voyage".

Mais qui sont-ils, par les temps qui courent, ceux qui se croient encore les plus malheureux de la terre, avec leur guirlande d'avantages, de congés, et de retraites avantageuses…?

Aujourd'hui, parmi d'autres, je hais le gréviste Sncf.
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