06/08/2013

Bernard Pras et l'anamorphose

De prime abord on ne voit qu’un étalage peu ordonné d’objets divers et sans lien, ramassés ici et là, plutôt sur une décharge que dans un magasin de luxe. Ce n'est qu'en regardant l’ensemble en perspective que l'assemblage incohérent devient compréhensible, et que les cuvettes en plastique, les vieux tissus ou morceaux de bois… deviennent soudain le Pont japonais, le 14 juillet de Monet ou la Baigneuse de Rembrandt.

En mettant en scène des objets hétéroclites du quotidien selon la technique de l'anamorphose, l'artiste surprend l'œil et l'esprit, et réinterprète à sa façon les classiques de la peinture. L’anamorphose est une particularité étonnante de la perspective. Le phénomène joue sur la déformation de l'image, celle-ci ne prenant sa configuration véritable qu'en étant regardée sous un angle particulier, ou dans un miroir cylindrique, conique etc, ou par le truchement de la photographie. Le trompe-l'œil en est une variante.
 
Les installations ou "inventaires" réalisés par Bernard Pras obligent à changer notre regard sur les choses, responsabilisant le spectateur dans le résultat final. "Ce qui est beau, c’est l’imagination de celui qui regarde", dit Bernard Pras ; comme Duchamp disait : "C’est le regardeur qui fait le tableau."
 
Pour en voir davantage, visitez la Galerie imaginaire (clic) : dans la liste des artistes, cliquez "Bernard Pras".

Pour mieux comprendre, regardez le making of (clic) de l'installation portrait du comédien malien Sotigui Kouyaté.

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